Ils prennent le premier apéritif lorsque devant la porte d’entrée se forme, de la même manière, la seconde molécule ; à cette différence près qu’au départ les groupes sont au nombre de trois, c’est-à-dire : Olive et Joseph, Justin et Mariette, et (avec toutefois un léger retard qui a nui à la constitution spontanée et harmonieuse de l’ensemble) Alain, Rose, Renaud et Édith ; tous convergent donc vers un même point où, de la même manière, ils s’immobilisent et se dévisagent, puis se testent et se détendent, avant d’en arriver à la confrontation finale dans le séjour où, ainsi que les précédents – eux déjà installés et presque rieurs et complices –, ils connaissent l’incrédulité et la perplexité, puis, l’apéritif aidant, le relâchement, la détente et l’abandon.

Ainsi, ils sont à présent treize à table. Ça ne peut en aucune manière être un mauvais présage, puisque déjà Roméo sonne à la porte, tandis que derrière lui se rejoignent et se dévisagent : Ulrich et Brigitte, Marina et Juliette, Robert et Émile. Certains d’entre eux ne voient pas d’un très bon œil la présence d’autres, mais décident, du fait de la présence des généreux donateurs, de remiser pour cette soirée leurs querelles et leurs accrocs, leurs différends et leurs humeurs, et, une fois entrés dans le séjour, oublient finalement toute espèce de rancœur et de rancune pour se mêler plus aisément (étrange aisance, singulière facilité) à la bonne humeur ambiante (n’y est pas étrangère la salve d’applaudissements qui a salué l’entrée dans la pièce d’Ulrich et de Brigitte)...