Il s’apprête ; ça y est, il est prêt. Il sort de la salle de bains, passe dans le couloir, s’arrête à la première marche de l’escalier où il pose le pied.

Il lève la tête et crie :

« Chérie, je suis prêt. Dépêche-toi, nous allons être en retard ! »

Il passe dans le séjour ; où tout à coup il hésite : à droite, il y a le bar ; à gauche, la chaise où repose sa cravate. Mais en vérité, ce n’est pas vraiment une hésitation. Ce qui se passe en lui en ce moment ne lui appartient pas vraiment, mais appartient à la précipitation, à la hâte qui en cette circonstance ne sait à quel acte donner la priorité : la cravate ou le verre ? Il fait un pas en direction du bar, puis part de l’autre côté ; mais deux pas seulement, car aussitôt il fait volte-face pour reprendre la voie du bar qu’il entame à peine pour rebrousser chemin et retourner dans le couloir.

« Chérie ? tu te dépêches ? »

Il attend une réponse ; qui ne vient pas. Alors, il hausse les épaules et résolument se dirige vers le bar où il se sert un whisky. Mais il n’y touche pas : à peine est-il versé qu’il le pose et part en direction de la table de séjour au bout de laquelle l’attend sa cravate...