À noter une blessure assez sérieuse à l'auriculaire gauche faite
ce matin dans une fantaisiste tentative de tailler les poiriers ! Quelle rigolade !...

(J'ai repris depuis peu la lecture et du Journal de Renard et du Journal d'Helen Hessel...)

 

Dans ma tête naviguent des contrebasses...

 

(Je suis pas un être sensoriel. Mais cérébral. Trop cérébral. Je souffre de plus en plus de n'être pas tourné davantage vers les sens. Je voudrais me détacher de la pensée, de l'intérieur. Je voudrais être animal. Je veux découvrir l'animal...)

(« Animal » vient d'animus, le souffle, l'âme, l'esprit...)

 

... la douleur, la souffrance rapportés à Mozart. Laporte n'a pas compris... Étonnant que quelqu'un qui parle tant de musique y soit tant attaché, y accorde une telle importance ; soit tant englué dans un classicisme vulgaire, méconnaisse ou dénigre Varèse, Bartok, ou toute la musique contemporaine en général, de son époque, soit des formes qui seraient plus à même de correspondre à sa quête. J'ajoute : Laporte est un chercheur. Toute la musique jusqu'à la fin du XIXe siècle est une expression qui prend sa source et sa raison d'être dans l'inspiration. À partir de là, on se met à chercher, à poser, se poser la question de la musique. Pourquoi ne se rapproche-t-il pas de ceux qui, à mon sens, sont ses pairs ? Il interroge une musique qui n'a de véritable sens que sous sa forme écrite, une musique qui peut se passer d'être entendue. Il confond musique et son. Il réduit la musique au son. Ce qui serait louable et juste s'il ne se focalisait (par ignorance ou par choix ?) que sur une musique écrite. Bref, Laporte est un mélomane, soit un être dépourvu d'intérêt au regard de la musique. Quand on pense comme il pense, ce qu'il pense, quand on écrit ce qu'il écrit, on ne doit pas être mélomane mais musicien (étant entendu que l'on peut être musicien sans connaître la musique ni la pratiquer : musicien est un état et non une fonction, un métier ; de la même manière qu'il ne suffit pas d'écrire pour être écrivain : un écrivain pense avant d'écrire et peut se passer d'écrire ; un musicien avant tout écoute et peut se passer de pratiquer). Laporte est anachronique. Sa quête, lorsqu'elle s'aide de la musique, aurait un sens, une cohésion s'il avait vécu en 1850. En 1960, elle a quelque chose qui confine au grotesque.

(En arriver à dire qu'il n'y a de musique que celle qui ne peut se transcrire sur papier, qui ne peut être réinterprétée...)

 

Travail toute la journée sur une traduction.
(Je serais incapable de dire le temps qu'il a fait...)

 

* JOURNAL MUSICAL :
Voix (la mienne) + guitare acoustique, pour une
Félicité
improvisée qui ma foi me plaît beaucoup...

 

Beaucoup de contrebasse dans la tête, mais peu de notes sur le papier : je peine (je ne mentionne pas la peur, ni un vague dégoût général qui me fait parfois regretter d'avoir accepté ce lourd travail)...

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