Depuis jeudi, Radio-France est en grève. Pas de F.M., ni de F.C. À la place, Hector, programme ininterrompu transmis par satellite (quel est donc cet Hector donc ?). J'ai réussi à piquer le Quatuor n°4 de Bartok, cette crème de musique et d'homme, que j'ai déjà mais par une autre formation. Je l'ai écouté tout à l'heure. Les quatuors de Bartok sont les plus beaux du monde. [...] Puis un extrait de Sinfonia de Bério... [...]

 

Hier, j'ai installé le premier bureau dans le grenier. L'appartement commence à prendre des allures de désertitude, de délabrement. Tous ses vices, ses défauts, sa saleté réapparaissent. Lorsque je le considère ainsi, je ne regrette rien. Mais il suffit que je me tourne vers le jardin et pense à sa situation, au centre de Lille, pour que l'amertume me gagne. Je ne regrette pas un instant de le vider et d'aller m'installer à Roubaix ; au contraire, je m'aperçois à chaque voyage, et ce malgré l'idée de l'arrivée imminente des locataires, que mon exaltation grandit ; je me dis : tant pis, dès le premier juillet, je pourrai définitivement m'installer, faire mon coin, que ce soit dans le grenier ou dans la pièce qui est encore la chambre de P***. Je ne regrette pas, mais j'aurais aimé conserver l'appartement, même vide, et je me dis qu'il devait exister un moyen de le conserver, un moyen que je n'ai pas su trouver et qu'il est vain à présent de chercher à trouver...

 

Henry IV que nous avons un peu délaissé.
Je me remets à Hamlet dont j'apprends quelques tirades.
Celle du Roi, en particulier, acte I scène II que désormais je sais.
Je vais ensuite m'attaquer à celle d'Hamlet, acte II scène II :
« Ay, so, God bye to you... »
Je m'aperçois que la vision du film a eu sur moi un impact beaucoup plus fort que je ne le pensais.
Répétant ces tirades, je revois précisément les images, entends distinctement les intonations, les inflexions. Il est clair que le jeu visuel est d'une aide inestimable.
Il donne corps au texte qui sans cela reste complètement abstrait.
Et quoi de plus logique en somme puisqu'il s'agit de théâtre et non d'écrit, quoi qu'il en soit ?...


(Ce soir, nous allons regarder l'Othello de Welles.
Tout va enfin s'éclairer...)

 

Ciel bas, couvert...

Journée de tristesse.
Je savais bien que ça n'allait pas durer...

 

Ai commencé au propre la traduction de Ballard. Ai repris avec un certain succès Fabien. Ai lu. Ai tapé le dimanche et le lundi. Ai fait une bonne heure de piano. Ai goûté au soleil dans la véranda en attendant avec impatience F*** qui devait venir et n'est pas venu.
Je m'y attendais...

 

(J'allais oublier : j'ai téléphoné à l'évêché d'Arras. Il existe effectivement un répertoire des églises du département. Ça s'appelle l'Annuaire diocésien et ils vont me l'envoyer. J'ai hâte de voir ça. J'en tremble d'avance. En vrai, ça m'excite formidablement.)

 

Je suis passé voir F*** hier. Les choses ne se passent pas trop bien.
Opération qui foire, qui doit être recommencée. Elle attend. Elle a mal...
Elle a eu L*** au téléphone, qui de même ne va pas fort. Problèmes de reins qui ont
dû nécessiter l'hospitalisation. Qu'a-t-elle ? Cela m'inquiète. Je devrais appeler,
mais j'oublie. N'y pense pas au bon moment...

 

(Notre voyage à Folkestone est reporté à la semaine prochaine.
Du coup, nous irons certainement à Bruxelles,
demain.)

 

Très belle journée
(quoique, à cette heure, minuit, il pleuve !).

 

Avec T***, avons vu avec bonheur un merveilleux
chant de Gabriel Fauré. Ravissement !

 

(J'ai testé deux nouvelles recettes de gâteaux au chocolat.
S*** m'a proposé une traduction. Intéressant...)

 

La sirène de Francko a cassé sa chaîne. Mais un haut-fond, dans lequel elle s'est ensablée, l'a retenue, et une équipe est venue la chercher. Dans quelques jours, elle regagnera sa place que sans nul doute elle occupera pour l'éternité car désormais elle figure sur les cartes marines...

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