De tout ce qui faisait la vie et l’animation de la chambre 3D, il ne reste plus que des valises et des sacs : des contenants, des réceptacles, dans lesquels effets et objets – ceux-là même qui ont contribué, durant l’année scolaire, à rendre viable et vivable cette pièce qui sans cela n’est qu’une boîte triste et impersonnelle – ont été rangés, calés, ordonnés, dissimulés.

Tout cela trône sur la table, au milieu de la chambre, tandis qu’Aimée et Angèle, sur le lit d’Angèle, guettent en silence le moment de partir.

Elles attendent, ne savent exactement quoi ; et dans l’attente – l’une et l’autre réfléchissant à un moyen qui leur permettrait de ne pas se quitter cet été –, se caressent et s’embrassent, calmement, doucement, en de légers attouchements, toutes deux en travers du lit, Angèle sur le dos et Aimée sur le flanc, tout contre elle, Aimée qui cherche à se rapprocher encore, et qui, on ne sait comment, y parvient lorsque, une fois dévêtue, elle n’a plus entre elle et Angèle que la seule épaisseur des vêtements d’Angèle, voilà, maintenant on sait comment...