Mais on comprend que ce n’est pas suffisant et qu’il faut qu’Angèle y mette du sien, qu’elle se dévête aussi, ôte cette dernière barrière entre elle et Aimée pour que cette fois Aimée soit tout à fait contre elle : tout contre, toute proche : dès lors, on ne peut guère aller plus loin.

Angèle sur le dos, et maintenant Aimée sur elle, qui la serre et, comme si Angèle avait dans les reins un pivot (dont le fonctionnement serait autonome et qui pourrait imprimer à son corps un mouvement de rotation sans que rien de ce corps ne bouge), on voit tout à coup ce double corps – à peine mobile, tout juste frémissant – se déplacer, effectuer un quart de tour sur la gauche pour s’immobiliser à la même place, mais cette fois dans le sens du lit.

Angèle sur le dos, sans que la tête ne touche l’oreiller – elle est donc parfaitement à plat –, les jambes restées droites, comme auparavant, et Aimée sur elle, qui lui lave le visage et, la voulant davantage contre elle, remonte les genoux, sans que son ventre ne se décolle de celui d’Angèle, jusqu’à ce que ses jambes ne soient plus qu’une horizontale au-dessus du bassin d’Angèle, la plante de ses pieds calée au rond de ses genoux, les genoux d’Angèle. C’est un pont...