« Rien de grave », a diagnostiqué Martine. « C’est psychique. Mais à tout hasard, tu me prendras ça tous les matins au lever. Ce sont des vitamines. »
Alice a soufflé, et après avoir réglé par un chèque déjà rempli – que le docteur aura certainement la gentillesse de bien vouloir toucher à la fin du mois – a regagné la salle d’attente où elle avait oublié son exemplaire du dernier numéro de Hit.
Elle y a revu Martial et François, Justin et Rose, Édith et Roland, et enfin Apollinaire qui déjà était debout, prêt à aller la remplacer.
Elle y a retrouvé sa revue et, tandis que Martine introduisait Apollinaire, a gagné la porte d’entrée.
Elle ne savait pas encore que de l’autre côté, fiché dans le trottoir, l’attendait Urbain, en compagnie d’une drôle de femme ; aussi, elle a été très saisie en tombant nez à nez avec lui qui, avec toute l’affabilité du monde, lui a posé tout à trac cette question :
« À combien estimez-vous les chances de survie de notre planète, mademoiselle ? »
Lui qui partage avec sa compagne un même visage d’extraterrestre et préconise pareillement la lecture du fascicule « Réveillez-vous »...