Térésa a crié durant les retombées de la fonte sur l’os qui craque, puis s’est subitement calmée et laissée choir sur une chaise, qu’elle ne quittera plus avant longtemps, en tout cas pas avant que le corps de Lazare ne soit effectivement déposé sur le trottoir, à minuit, c’est-à-dire douze heures plus tard, devant la porte du numéro 34 où, en sus d’Hippolyte, de Pierre-Paul, de Roland et d’Évrard, habite Bienvenue.

« Comme ça, on croira qu’il sortait de chez elle ! » dit Maurice en ricanant, avant que la main de son père ne lui percute la figure, puis se tende afin que l’argent subtilisé vienne gonfler sa propre poche...

À minuit cinq, leur porte est refermée et la rue de nouveau déserte et silencieuse.

À minuit douze, en provenance du boulevard G. et portant un étui à guitare à la main, Hippolyte passe l’angle de la rue et approche. Il rentre chez lui – c’est-à-dire au second du numéro 34 – après une longue séance d’enregistrement pour le compte d’un célèbre chanteur de variétés sur le retour qui « achève » son dernier album (c’est Hippolyte qui place les guillemets). Il s’arrête devant sa porte, enjambe le corps de Lazare pour accéder à la marche du seuil, puis glisse la clef dans la serrure, entre et disparaît à l’intérieur. Il va encore travailler sa technique une heure ou deux avant de se coucher...