Mais aussi, il y a le lit. Et si « lit » appelle le sommeil et l’amour (le sommeil après l’amour, comme le sommeil sans l’amour : qu’importe puisque ce lit-là est tiède, tendre et comme complice), il fait aussi penser à la lecture ; et il est plaisant de penser que cette Émilie-là, telle une mie lisse, au lit lit.
C’est l’image qui vient instantanément à l’esprit de Justin à chaque fois qu’il la voit, qu’elle lui apparaît au seuil de sa porte (car c’est toujours de cette manière qu’elle lui est apparue : debout sur le trottoir, pendue au bras de son Christophe, tous deux dans l’attente sans impatience de l’ouverture de l’huis), et c’est toujours à de la mie (la mie de son ami) qu’il pense à chaque fois que sur chacune de ses joues il appose ses lèvres en réprimant à chaque fois l’envie d’y passer la langue et de les happer l’une après l’autre en leur infligeant une douce morsure tant il y a à la fois dans cette rondeur de chaleur et de fraîcheur, de velouté et de tendreté...