Ils se sourient, s’embrassent, se serrent la main, effusions répétées l’instant d’après lorsqu’ils pénètrent dans le salon où les accueille Mariette ; Mariette pimpante, resplendissante, Mariette en beauté et en superbe forme ; une forme telle que Justin a peine à se souvenir de la dernière fois où il l’a vue ainsi et qu’à la joie qu’il éprouve à recevoir leurs amis (une des rares invitations, données ou reçues, qu’un quelconque malaise de Mariette n’a pas contrariées) s’ajoute celle violente de pouvoir la contempler là, au milieu de la pièce, enjouée et radieuse, calme et sereine ; en un mot – l’expression lui traverse soudainement l’esprit et lui paraît d’une telle justesse que tout à coup il se sent défaillir –, belle à mourir...

Et c’est vrai qu’à ce moment précis où tu accueillais Christophe et Émilie, où tu les embrassais avec cette espèce de luminosité sur le visage que je ne pourrais qualifier autrement que d’extraordinaire, c’est vrai que tu étais belle à mourir ; et c’est vrai qu’il n’y avait pas d’expression plus appropriée ; et c’est vrai que j’ai ressenti un vertige, puis un picotement et une mollesse dans les membres, et qu’à cet instant j’ai bien cru défaillir... L’avez-vous noté, je ne le crois pas ; et par la suite, je n’ai pas osé t’en parler, mais je t’avoue qu’à ce moment-là – et je crois bien me rappeler que vous me tourniez le dos, prêts à aller vous installer dans le salon – j’ai dû me retenir, m’agripper, et sans le bahut à côté duquel je me trouvais, je serais parti la tête la première...