Quant à Dimitri, fils de Venceslas et de Pélagie, il est le prototype même de l’adolescent rêveur et tourmenté. Ses pensées sont constamment bercées de poèmes et de projets humanitaires, et ses visites chez Georges – qui jamais ne consent à se rendre chez les autres, incapables qu’ils sont de lui fournir l’atmosphère chaude et rassurante que les livres confèrent à sa propre chambre – ne sont que le prétexte à d’interminables discussions où l’un préconise la pensée comme moteur du monde et l’autre l’acte poétique comme seul révélateur possible de la nature première de l’homme, celle que la pensée, justement, a pervertie et occultée.

« C’est la raison qui tue l’homme !

– C’est la rêverie qui l’égare !

– Faisons éclater les barrières du mental pour que vive de nouveau le règne de l’absurdité et de la folie !

– C’est-à-dire de l’inconscience, ou de la bêtise, ou de la dissipation ! La poésie est un système de fuite devant les responsabilités que nous donne à apprécier le réel !...