Venceslas et Pélagie ne sont pas précisément des couche-tôt, mais ils ne sont pas non plus des noctambules. Aussi on peut dire qu’à une heure du matin, toute la maison est endormie.
Pourtant, c’est bien chez eux qu’une pièce du second étage reste constamment éclairée, Alain peut le confirmer, et il y a passé suffisamment de temps pour ne pas croire à quelque songe éveillé, ou à un prestige auquel, de toute manière, il n’adhérerait pas.
Bien sûr, il y a Marie, récemment chue en ce monde et qui fréquemment les oblige l’un et l’autre, ou l’un ou l’autre, à se lever et à passer un temps variable et indéterminable à tenter de lui faire regagner les abysses de sa nuit, particulière et infiniment sombre, mais aussi agitée. Mais Marie, en ces premiers temps de vie encore lâche et inconstante, partage leur chambre, leur chambre qui n’est pas de ce côté-ci de la maison, mais de l’autre côté, c’est-à-dire au point le plus éloigné de la rue qui, quoique calme – et notamment la nuit où elle est parfaitement silencieuse –, peut être une gêne à leur sommeil que tous deux ont extrêmement léger...