Il y va régulièrement, pour pêcher lorsqu’il y est autorisé, et s’y délasser le reste du temps ; et comme délassement signifie pour lui compagnie et bamboche, il y invite généralement Sidoine et deux petites poules de leur connaissance qui ne répugnent pas à boire à même le goulot, ni à exécuter la danse du ventre aux flammes rugissantes de l’âtre qu’à n’importe quelle occasion et en n’importe quelle saison, ils embrasent, ils aiment tant ça.
Mais en cette après-midi de la mi-novembre, Albert déroge à ses habitudes : il ne se rendra pas au bungalow, mais restera en ville. Il a déjà prévenu Sidoine, qu’il est allé voir au foyer alors que celui-ci prenait des mesures ; puis a rendu une petite visite à leurs copines communes, en bas de la rue L., où il est resté jusqu’en fin d’après-midi, avant de s’arrêter, sur le chemin du retour – puisqu’il lui faut emprunter la rue V. pour s’en retourner chez lui, avenue S. –, chez Bienvenue, où il a fait la connaissance de Quentin et d’où il n’est sorti qu’en fin de soirée. Non, il ne se rendra pas à son étang ; ni cet après-midi, ni demain, car aujourd’hui et demain sont deux jours graves : comme chaque année à la même époque, il se rappelle que la fin de l’année approche, et qu’avec elle s’annoncent les étrennes...