
Il me reste dix pages,
que je ne ferai que survoler s'il persiste à m'assommer avec ses démêlés judiciaires
et ses réflexions sur la magistrature dont je me fiche complètement. Cette
seconde moitié a été plus laborieuse. Sa vision de Paris n'est plus désormais
qu'un prétexte pour m’envoyer au nez ses faits et gestes, ses opinions
sur tout un chacun. Léon Daudet est un être exécrable. Là où je voyais hier une
certaine qualité dans sa sincérité et la franchise de ses attaques, je ne vois
plus que la manifestation d'un être repoussant, médiocre et dangereux. Plus
qu'un réactionnaire, c'est un fasciste de la pire espèce. Il pue. Mais j'ai
néanmoins noté un autre passage sur Marcel qui, quoi qu'il en dise, Daudet,
n'est pas tout à fait à son honneur (p. 183).
Et en guise d'exemple susceptible d'illustrer la hauteur de sa pensée, ceci, à
la page 209, 210, conclusion au passage concernant
Montmartre, ignoble et infâme cloaque où sévissent les drogués, les putes, les
ivrognes, les avocats et les médecins marrons... c'est la faute à la démocratie
et il faut laver ça à grande eau.
19 janvier 1990 (dans une lettre à Marcel)