Le côté explicatif, voire démonstratif, qui peut-être me gêne aujourd'hui et, sans doute lors de la première lecture, a été justement ce qui me fascinait : l'investissement du mental dans la part active, purement charnelle du comportement. Ainsi, cette phrase, alors que Vaughan « makes love » (étrangement ; j'aurais plutôt attendu « fucks ») avec Gabrielle aux multiples prothèses médicales : « Each of her deformities became a potent metaphor for the excitements of a new violence. » « Chacune de ses difformités devenait une puissance métaphore des exaltations d'une nouvelle violence. » Cette phrase, semblable à d'autres disséminées dans le texte, aujourd'hui me gêne, car elle s'impose, est évidente, et, par conséquent, devient inutile. Vingt ans en arrière, avec un autre regard, je l'ai sans doute vue comme une illumination...
p 177 : la description des attouchements et la conclusion que Ballard en tire me laisse extrêmement songeur et me fait me demander si là n'est pas la clef : « I let my tongue... for us. » Cela me fait également penser à Max, tentative mienne, un peu maladroite, en tout cas inachevée dans l'esprit, d'imaginer (concevoir) une sexualité, une jouissance, sans le corps, ou du moins sans la chair ; une jouissance où le contact n'est qu'une formalité, un jeu, une parodie, et où seul le mental entre en ligne de compte...
p. 179 : « As I embraced Gabrielle ® juveniles. »
23 décembre 1999