Soirée télé, comme un petit vieux, et sans doute le suis-je, C dans l’air, C à vous, la réforme des retraites, je pense à la mienne, ou plus exactement au décor qu’elle a constitué à la moitié de ma vie pour aboutir à un texte qui, justement, n’aboutit pas. J’y pense sans cesse, et le reste à l’avenant, pourquoi encore se lamenter ? (Et je pense à Noël, à Mola, y aller, quand, et comment va se passer mon séjour là-bas, ça  me travaille, n’ai-je donc que cela à penser ?... le plus petit obstacle prend les dimensions d’une épreuve, ce n’est pas nouveau, mais ça empire... je voudrais que toutes les journées soient égales, uniformes, sans le moindre accroc, le moindre rendez-vous, la moindre sortie, la moindre visite ; être absolument seul, à ruminer, me lamenter, à assister à la disparition progressive de l’énergie et de la foi ; c’est peut-être ça, la déprime. Mais heureusement, il y a Zweig, je viens de le refermer et il m’a enchanté… Demain, j’imprime, puis coupe et, au soir, concert de Sosthène – comment fait-il pour conserver la même énergie, le même tonus ?...

 

12 décembre 2019