Brûlant secret, le texte. Un enfant devant qui va s'ouvrir le « monde des premières expériences ». Brin de moralité à la fin qui gâche un peu (l'enfant qui, malgré lui, va aussi ouvrir les yeux de sa mère et l'empêcher de sombrer dans une aventure amoureuse stérile)... Deux détails qui me choquent (m'intriguent, plutôt) et dont je ne comprends pas la raison d'être (rien, par la suite, ne semble les justifier). Tout d'abord, dans la description du visage de la mère : « [...] au-dessus d'un nez délicat, qui, à vrai dire, trahissait la race, mais qui par sa noblesse rendait le profil de cette femme net et intéressant. » Puis, quelques pages plus loin : « [...] il sut ainsi que l'enfant était le fils unique d'un avocat de Vienne, qui appartenait à la riche bourgeoisie israélite. » Comment faut-il prendre cela ? Quelle est son intention ? Au fait : Zweig était-il juif ?... Ce détail me fait penser au très troublant et dérangeant texte de Mann, Sang réservé, où les intentions étaient autrement plus nettes... La traduction, conforme aux modèles de l'époque, est gauche et expédiée. Pourquoi de tels textes ne sont-ils pas retraduits ?(Les textes suivants vont démentir cette remarque qui, à présent, me semble relever plutôt de la simple impression. Il est fort probable que la traduction soit contemporaine à l'édition. Le traducteur (trice ?), Alzir Hella, est le même que pour Le combat contre le démon que je possède dans une édition de 1983...)

 

5 mars 2001