Rebondissement. J’attendais la première du film ; elle n’aura pas lieu. Ils ont un accident, Leila et Billy sont morts. Karoo entre dans le coma et depuis ce moment, le texte est écrit à la troisième personne. Il reste cent pages ; que peuvent-elles contenir à présent ?... Il est chez sa mère, il reste cinquante pages, que peut-il bien se passer ? (Tous ces mots, toutes ces centaines de traces noires sur des centaines de pages…) Il s’agenouille devant sa mère, lui prend la main et lui demande pardon (rédemption ; c’est un acte chrétien, ou pour le moins religieux – mais chrétien, avant tout). À ce moment-là, je pense à la mienne, au livre que je pourrais lui consacrer (je n’en ai pas abandonné l’idée, sans bien savoir à quoi ça servirait), à ce livre dont mon père serait absent, pense aussi à cet autre livre que je ne pourrais faire sur mon père, puisque de mon père, je n’ai rien dit (alors qu’il y a tant à dire, au moins autant que sur ma mère).

 

15 décembre 2013