Nous sommes arrivés il y a une heure après un arrêt chez Emmaüs (j’étais frigorifié). Pourquoi Mola pour une nuit ? Par précaution, un nouveau confinement se dessine et, accessoirement, pour y prendre quelques affaires. Pourquoi une seule nuit ? Parce que demain soir arrivera la fille d'Odin qui doit passer un concours pour entrer dans la police (quelle idée) et Odin m’avait demandé si elle pouvait passer deux nuits ici… J’ai attrapé au hasard un livre de ceux alignés sur les étagères de bambou (celles-là même qui ont porté ma bibliothèque japonaise), Les adieux à la reine de Chantal Thomas. Je l’ai entamé, assis dans l’un des « clubs » (le nom exact m’échappe – cabriolet ?) près de la baie vitrée – fermée, il fait tout de même très froid et la marée est basse – en vérité, je l’ai entamé debout, à la baie vitrée, avec une cigarette. Éléonore, en face de moi sur le canapé noir sale – d’où proviennent donc ces taches ? – lit aussi – je ne parviens pas à distinguer le titre entre ses doigts, mais c’est anglais. (Pour mémoire, Versailles dégueulasse…) Apparemment, Miss Bom Bom est partie et un couple la remplacerait. Éléonore a partagé l’ascenseur avec un couple qui montait des affaires personnelles. « Old people ? » « Like us, a bit, maybe younger. » En effet, les bruits qui proviennent de là-haut ressemblent à ceux de personnes qui s’installent ; mais de temps à autre, j’entends le pas de camionneur de Miss Bom. Alors ? (Éléonore était ensuite sortie pour poster une lettre : elle a vu l’homme dehors en train de fumer une cigarette. L’affiche « À LOUER » est toujours sur la fenêtre – en vérité, c’est un affichage de carrés de papiers chacun portant une lettre ; ce n’est pas la manière de faire d’une agence…)

 

26 janvier 2021