Journée un peu lourde, chaude et un peu humide. Gloom, Theroux. Éléonore m’avait demandé si j’aimerais aller quelque part, faire quelque chose. Oui, non. Je ne savais pas, où aller, quoi faire, je n’avais pas vraiment envie de bouger ; en même temps, ça n’aurait pas été un mal de sortir d’ici. Finalement, comme elle devait aller chez le notaire à Sudbury, il avait été convenu que nous allions ensuite à Lavenham dans un tea-shop. Arrivés à Sudbury, je lui ai demandé si ça allait être long. « I don’t know, five, twenty minutes, an hour. » « So, what am I going to do ? » « Have a walk, go to charity-shops. » « We did them all. » « But maybe they have new things… » Je l’ai accompagnée jusque chez le notaire (sollicitor) et, après dix minutes dans la salle d’attente (elle attendait toujours), je suis allé faire le tour du centre, c’est-à-dire les charity-shops où je n’ai absolument rien trouvé (il y avait bien un Theroux à 10 £ dans une librairie, mais il ne m’a pas inspiré confiance – The Tao of Travel, sorte de recueil de réflexions). Le tout ne m’a pas pris une demi-heure (Sudbury est minuscule). Et ensuite ? Elle m’avait laissé les clefs de la voiture, mais que faire dans la voiture, je n’avais même pas un livre avec moi ? Heureusement, elle est apparue, et comme cela faisait un moment que je ne me sentais pas très bien, je lui ai proposé que nous allions dans un tea-shop sur place où j’aurais avalé une pâtisserie. Elle nous a emmenés dans un premier qui était fermé (il était 15 h 30) et c’est sur la route du deuxième qu’elle s’est fait accoster par un homme d’un certain âge. « I’m sorry, but are you Éléonore ? » (En vérité, c’est moi qu’il a regardé en premier pour me poser la question : « did we meet somewhere ? » or something.) « Yes, I am. » C’était un copain d’enfance, ils ne s’étaient pas vus depuis cinquante ans...