Pour moi, L’oncle Vania est irrémédiablement lié au film de Malle Vanya 42e rue et à l’extraordinaire interprétation qui en est faite (et je pensais, il y a un instant, alors que j’en achevais la lecture, qu’elle était en anglais, et pire, en états-unien, et ça ne m’avait pas gêné, mieux : je n’y avais même pas pensé). La pièce, le jeu, le film (lequel des trois prévaut contre les deux autres ?) ont produit sur moi une très forte impression. Il est évident qu’il était difficile de ne pas y penser en lisant cette pièce, et peut-être même n’ai-je eu que cela en tête, à ce point qu’hier je me suis préparé la cassette du film en me demandant si j’allais attendre la fin de la lecture ou non, lecture qui à ce moment-là m’a paru tout à fait vaine et inutile (presque aberrante), car pourquoi lire le texte d’une pièce dont je possède une version « visuelle », ce pour quoi elle a été écrite, pour être vue et non lue (et je ne dis jamais : pour être entendue) ? Je l’ai tout de même achevée, et je me demande ce qu’il en aurait été, quel aurait été mon jugement si je ne l’avais pas vue auparavant. Sans doute aurais-je écrit la même chose que pour La Mouette : je n’ai rien à dire…

 

29 avril 2002