Armand Colin, Collection U2, 1972. Très bon petit livre. Clair, précis, agréable, juste, pertinent... Plus que jamais, je pense qu'il s'agit de l'événement artistique le plus important de ce siècle, et peut-être l'un des plus importants de toute l'histoire, et de Breton, qui en est davantage que le père puisqu'il l'est lui-même (et à la question que se pose Bréchon quant aux dates historiques du surréalisme, il me semble évident de répondre : 1896-1966), je ne peux dire que ce que j'ai toujours dit, c'est-à-dire qu'il est immense... Depuis le lycée, j'ai lu bon nombre de textes surréalistes, de Breton, d'autres, je connais bon nombre de peintres surréalistes; c'est ce qui me permet de dire que je le connais assez bien, ou pour le moins que je le sens bien... Il y a bon nombre de choses d'eux (des mots, des phrases, des idées, des impressions) qui me suivent depuis longtemps, et parmi celles-ci l'emploi particulier du « comme », le « comme » en tant que terme de comparaison. C'est-à-dire qu'à l'instar d'autres procédés d'écriture qui font partie d'une littérature académique, bien-pensante, réglée, figée et contre laquelle s'insurgeaient les surréalistes, le « comme » était absolument proscrit par Breton car il reflétait une pauvreté et une timidité de langage, car disait-il : « La terre n'est pas comme un fruit pourri (l'exemple est de moi), mais la terre est un fruit pourri... » Toute la nuance est là et elle est d'importance, et cela m'avait extrêmement frappé ; à tel point que j'y pense à chaque fois que je l'emploie. Bréchon, justement, en parle. Et qu'écrit-il à la page 59 en citant Breton ? : « Le mot le plus exaltant dont nous disposions est le mot COMME, que ce mot soit prononcé ou tu »...