Retour de labo hier, une trentaine de photos, parmi lesquelles quelques réussites en matière d' « acrobates » (je n'aime décidément plus ce mot) : Max, Sabine, Wanda, Alexis (extraordinaire cliché !), Det l'F, Clara, Jean... Cela m'a stimulé un brin, devait me décider à attraper le téléphone et à contacter tous les « membres » (celui-là est-il mieux ?) restants. La fatigue a été la plus forte et, écœuré, j'ai renoncé...

 

Coup de fil de Michel, hier soir, qui réclame la suite de Gloom, qui me dit tout le plaisir que lui a procuré la lecture des exemplaires que je leur ai laissés, à lui et à Claude, dimanche soir. Il me parle longuement, me dit à quel point il a été étonné de découvrir quelqu'un qu'il ne connaissait pas et que cette découverte le surprend autant qu'elle l'enchante. Je l'écoute sans rien dire, sans lui dire que ce que j'entends est exactement ce que je ressens : l'impression d'écouter quelqu'un que je ne connaissais pas et que je découvre (mais a-t-il encore à voir avec celui que j'ai connu, et ai-je encore à voir avec celui qu'il a connu ?).

 

J'ai sans cesse à l'esprit la question concernant la valeur et l'utilité de ce que je suis et, surtout, de ce que je fais (ce qui, au bout du compte, est bien la même chose). À quoi sert donc Le Lys tel qu'il existe ? « Ça sert à procurer du plaisir, me dit Susan. Qu'est-ce qu'il a de mieux (au monde) que de procurer du plaisir ? » C'est ce plaisir-là qui m'a été envoyé à la figure, hier, au téléphone.

 

Lorgner du côté de la notoriété, souvent, et, quoi que j'en dise, ressentir son manque, et en même temps, s'imaginer dans une quelconque revue coincé entre Sophie Marceau et Chevènement, c'est-à-dire abaissé au rang de la médiocrité et de la banalité. Alors ?

 

Froid, froid...

Cours à R*** à qui j'apprends, d'une manière
assez inattendue, à jouer avec le nez !
On a beaucoup ri...

 

 

Il est 1 h 00 du matin.
Je suis à mon bureau.
Annie vient de m'appeler :
Bernard est mort...

 

(11 h 00. Comment peut-on mourir sans rien laisser derrière soi, ne serait-ce qu'un mot, ce mot qu'il n'a pu ni dire, ni écrire ? Il est mort dans le silence le plus complet...)

 

Froid !
Mais quelle chaleur au soir
lorsque je suis allé la voir !
C'était comme un rêve !

 

Ai entamé L'Évangile du fou d'Hallier, Edern. C'est Éric qui, l'ayant entamé sans parvenir à l'achever, me l'a offert il y a quelques semaines...
Enfance, enfance ! La revoilà qui galope. Et liée à elle, comme une casserole sale, la famille et la mémoire, cette sale mémoire qui ne sert qu'à se rappeler. La mémoire du souvenir seul, donc du souvenir sale. J'attends qu'il en tire autre chose qu'un règlement de comptes, qu'un bavardage larmoyant...

 

(Une lettre envoyée par fax est-elle une lettre, fût-elle manuscrite ?...)

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