V*** !

 

 

Hier après-midi, sortie à De Haan, près d'Ostende, que Pascal m'avait vantée. Rare station de la côte belge sans barres, ni immeubles. Petite ville à l'aspect préfabriqué ; un peu trop propre, mais non sans charme (allure britannique). Temps clément. Beaucoup de monde, mais sans que cela soit pesant, ni même gênant. Balade sur la plage. Découverte de grosses méduses bleues échouées sur la grève, qui fascinent Susan. Café au Beaufort avec quelques pâtisseries du cru. Susan lit Point counter point d'Huxley. Plus que jamais, je suis frappé par le caractère typé du visage et de la morphologie des Flamands, notamment chez les femmes qui sont rarement « jolies » (nous sommes pas très loin de l'Angleterre). Puis passage à Bruges. Je désirais prendre un verre et manger au Het Trapje où, l'année dernière, jour de la St Valentin, nous n'avions pu rester, faute de place. Cette fois-ci, mis à part un groupe d'Anglais parlant nourriture, c'était vide. À noter notre accrochage avec le garçon à l'aspect simiesque qui, borné et stupide, ne voulait pas nous laisser occuper une table près de la fenêtre sous prétexte que nous ne mangions pas. La salle était vide. Susan a insisté, s'est emportée (!). La patronne est intervenue pour nous laisser cette place en nous demandant d'excuser le garçon « pas très commercial » (sic). La maison ne prenant pas la carte de crédit (!), nous avons renoncé à y manger et en définitive, nous sommes rentrés directement.

 

 

Pluie, pluie, et froid pour cette fin du mois de novembre...

Négligence.
Je me laisse aller.
Pourquoi toutes ces pages vides en cette fin de novembre ?
Je n'y pense pas, tout simplement.
Pourtant, il est là ouvert, sur le bureau ;
je le vois tous les soirs en rentrant...
Alors ?

Visite ce matin de F*** et A***.
Et, quasiment en même temps, de N***.
Décidément, N*** est très belle.
Je la regarde, la contemple.
Mais rien ne m'attire vers elle,
si ce n'est l'amitié et de la tendresse...

Ce soir, anniversaire de S***.
J'avais prévu des tas de choses cette après-midi,
mais je suis mal en point :
une sorte de bronchite qui me coupe toute envie, toute force...

 

(Cette nuit, après bien des hésitations, j'ai saisi le texte de Léa.
Il paraîtra ce mois, décembre. Il a un parfum de douce désuétude qui tout à la fois me ravit et me révolte. Solution de facilité. Tricherie, en quelque sorte. Tricherie sur la place qu'il occupe dans le cycle des Annuités, tricherie du fait qu'il est un comble à mon incapacité à poursuivre la rédaction (l'écriture !) de Gloom...
Mais comme tout cela me paraît dérisoire :
Gloom, Léa, toute l'écriture !...)

 

(Je n'ose plus envoyer de livrets à Annie. Que mettre sur l'enveloppe ? à qui les adresser ? à qui les dédicacer ? La simple logique veut que je n'interrompe en rien mes envois et les adresse à tous deux : Annie et Bernard. Mais ne serait-ce pas plus douloureux pour elle que si je n'indiquais que son seul prénom ?)

 

 

 

V*** !...

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