Lever 11 h 00. Il y avait longtemps que je ne m'étais pas levé si tard.
Je n'ai pas quitté le jardin de la journée.
N'ai fait que lire, plusieurs heures d'affilée,
ce qui ne m'était pas arrivé depuis des années...
Suis juste sorti pour aller à la poste et acheter du pain.
Vers 18 h 00, est arrivée N***, mon neveu.
Puis C*** sa sœur et leurs parents.
Puis j'ai continué à lire...

L'appartement est sale.
Il faut que je le nettoie de fond en comble
pour l'arrivée de B***, H*** et D*** samedi...

 

* JOURNAL MUSICAL :
il se porte on ne peut mieux – encore que Charlotte, pièce du jour,
m'inquiète beaucoup :
qu'en dire ?
Je suis à jour. J'ai même réussi à réaliser au propre les quelques pièces
qui se sont glissées dans la vague (période serait plus juste ; ou encore : phase) « partitions ».
À savoir : Guy, Thomas, Florent, Sacré-Cœur, Fête Nationale (!) et Donald
(toutes faites « nues » en temps et en heure).
Renouant avec la part « pratique » (soit : enregistrée et achevée sur bande),
je me suis aperçu que cela me manquait et que j'y prenais beaucoup de plaisir.
Du coup, j'ai entamé le projet qui m'était venu en tête
lors de la réalisation de La Recherche de l'A,
c'est-à-dire Les Mini-contes de Lilas.
J'en ai exécutées six rien qu'hier.

 

Belle journée ensoleillée passée au-dehors :
jardin, lecture...

 

Dans moins de 72 heures, je dois partir. Pour Chartres. Trois jours, et ça me semble de plus en plus irréel...
Je m'attendais à un coup de fil ce soir. Ce avec impatience et une certaine fébrilité, comme si d'entendre la voix de B*** devait me faire croire tout à fait à ce départ. C'est vrai qu'il y a longtemps que je n'ai pas eu de nouvelles et ce silence me donne l'impression que tout cela n'existe pas vraiment, ou du moins que ce n'est pas pour maintenant, mais pour plus tard, loin dans le temps. Je peux même dire que je ressens une certaine anxiété à l'approche de la date. Pourquoi ? je ne sais trop. L'irréalité, bien sûr. Mais aussi, peut-être, le fait qu'il y a longtemps que je ne suis pas parti seul. Pourtant, ce n'est pas ce que l'on peut appeler un long voyage... Peut-être y a-t-il aussi le fait que ce voyage soit programmé depuis longtemps. Je n'aime pas beaucoup les projets à long terme, les dates fixées longtemps à l'avance. Je m'attends toujours à un contre-temps, un incident quelconque qui bouleverserait tout...

 

Journée magnifique passée au jardin (lecture)
et au piano (Bach, Fauré).
Au soir, repas dehors chez R*** avec M***, C***, F***
et un couple que je voyais pour la première fois, amis de R***.
C*** et S*** qui quittent la région
pour s'installer à Marseille.

Visite d'A*** dans l'après-midi
et passage rapide chez N*** et R***.

Journée splendide...

Hier soir suis allé rejoindre B*** chez M***.
Ce midi, suis passé chez R***.
Après-midi répétition avec T***.

B***, H*** et D*** sont arrivés à 18 h 00.
Avons mangé sur la terrasse au jardin.
À minuit, F***, F*** et M*** sont venus nous rejoindre.
M*** a raconté des tas d'histoires.
Nuit terminée à la vodka...

Très belle journée. Quoique avec du vent.

B***, H*** et D*** ont dormi ici.
Dans l'après-midi, sommes allés faire le tour des brocanteurs.
Au soir, restaurant à L*** avec M*** et N***.
Je suis rentré à 4 h 00 du matin...

Il y a exactement quatre ans mon père mourait...

 

La maladie que je craignais est une angine carabinée, qui m'a tenu au lit de lundi soir jusqu'à ce matin. Merci... Il n'y a qu'aujourd'hui que j'émerge, et encore, suis-je particulièrement groggy.
Je tâche vaille que vaille de renouer... Des années que je ne m'étais retrouvé dans un tel état d'épuisement, d'abattement, d'impuissance. Mon principal sujet de réflexion, qui du reste n'a pas abouti, a été : qu'est-ce que c'est ne rien faire ? Puis : mon étonnement face au passage rapide du temps malgré tout, alors qu'en majorité, même le sommeil m'était interdit ; ma surprise aussi face à la majorité de mes pensées et de mes réflexions qui se sont faites en anglais ;
ma perplexité face aux effets de la fièvre qui est allée chercher de drôles de choses collées au fond de ma mémoire ; le vide de mon esprit et de ma volonté aujourd'hui alors que j'ai tant de choses à faire, mais en même temps m'en fichant complètement...

Ma première cigarette, il y a une heure, depuis lundi 16 h 00, soit : trois jours pleins.
Goût fortement prononcée de cendres froides. Dégueulasse...

 

Triste journée. Froidure, grisaille...
Ça ne pouvait durer...

Lever midi. Ce soir, apéritif chez F***.
Que faire de cette longue après-midi ?

 

Nous sommes arrivés à Roissy à 14 h 45. Nous avons relativement peu parlé dans la voiture. Nous n'étions ni gais, ni tristes. Je n'étais pas triste. Elle m'avait demandé de ne pas l'être, alors j'ai tâché de ne pas l'être. Et en fait, je ne l'étais pas. Je n'étais pas triste ; un peu comme l'année dernière, à la même époque, dans les mêmes circonstances. Comme l'année dernière, j'étais engourdi. Mélancolique et engourdi. Et pensif. À 15 h 35, après un café, je l'ai accompagnée jusqu'au satellite 5. Comme l'année dernière. Nous nous sommes plusieurs fois embrassés. Calmement. Sans passion, ni tristesse. Sans réelle tristesse. Et je m'aperçois que ce que j'écris peut prêter à confusion. En fait, plutôt que sans passion, qui pourrait faire croire que ce fut froid, je devrais dire sans effusions. Sans effusions, ni débordement. Je n'ai même pas pensé à lui demander son heure d'arrivée. N'ai même pas pensé à lui souhaiter une bonne route. N'ai pas pensé à une quelconque plaisanterie avant qu'elle ne s'en aille. Je ne pense jamais à ce qu'il faut dans des moments pareils. Je suis engourdi, un peu étourdi, empoté, et les mots ne viennent pas. Et ils ne sont pas venus. Elle s'est éloignée, est entrée dans le tube. Elle s'est retournée, a fait un signe de la main. J'ai souri. Mais ne lui ai pas rendu son signe. Puis elle a disparu. J'ai essayé encore de la voir quelques secondes par la paroi ; je l'ai effectivement vue, en silhouette, accéder au palier. Puis ne l'ai plus vue... J'ai tourné un peu dans le hall sans savoir quoi faire ni vers où me diriger. Puis j'ai pensé à la longue route du retour, seul dans la voiture, la grosse, où, assise sur son siège, elle est si loin de moi. J'ai regagné la porte 28 par l'extérieur afin de fumer une cigarette. Je marchais lentement. Il y avait des CRS un peu partout. J'ai noté que la majorité des taxis étaient des Mercedes. J'ai achevé ma cigarette devant la porte 28 en me demandant si j'allais fumer dans la voiture ou non, et si, comme je me l'étais promis, j'allais cesser de fumer, le 1er juillet, ou alors le jour de son retour, lui faire donc la surprise à son retour. Je ne sais pas si je tiendrai ma promesse. J'aimerais tant le faire. Quoi qu'il en soit, j'ai fumé dans la voiture. Près d'Arras, je me suis arrêté pour prendre un café. Sur la route, pour me tenir compagnie, je regardais la jauge d'essence et faisais des estimations de consommation. J'ai réussi à rentrer avec les 50 litres pris au départ, ce qui fait qu'elle consomme beaucoup moins que je ne le craignais. Je me suis dit, en la rangeant au parking, que c'était au moins un bon point pour cette journée...

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