De la journée, ne suis pas sorti.
N'ai vu personne.
Pas de coup de fil...

 

* JOURNAL MUSICAL :
tout va bien à part Brigitte que je me réserve pour la bonne bouche (ligne mélodique guitare sur fond de montage voix à partir de bandes sonores de films – ce que je n'ai pas encore fait, et quand vais-je effectuer ce gros et délicat et long travail d'enregistrement ?), et Jacques le Majeur hier, qui est en plan ; et peut-être Anne aussi, aujourd'hui,
Anne étant le prénom de ma mère : quelle pièce lui attribuer ? et comment n'y pas penser en l'écrivant ?..
Depuis tout à l'heure, je me demande si je ne vais pas arrêter. Pourquoi ne pas mettre un terme au Journal,
au 23 juillet, par exemple, ce qui pourrait être une autre façon de marquer (j'allais écrire : fêter !?)
ce sinistre anniversaire... la Ste Brigitte, précisément...

 

Il y a sept ans mon père mourait...

 

Je vais mieux, beaucoup mieux. Journée quasi normale, quoique quelques restes s'accrochent : mal de la gorge, vertiges, faiblesse générale. Le tarot de demain chez Thierry devrait rétablir les choses...

 

Hier, visite, avec Bernard, chez Valérie (la Grange !). Quelques bouquins, quelques disques.
Trois Œuvres libres, dont deux avec une nouvelle de
DHÔTEL, que je destine à Didier H.
Le 3
e, avec une nouvelle de Dostoievski, est pour moi. Puis, The spy who came in from the cold,
édition 1964. Et un Gadda, L'affreux pastis de la rue des Merles, Grasset, 1963, malheureusement en français...
Disques : un 24 cm des années 50, extraits d'opérette que je destine à Richard ;
Alexandre Nevsky, années 60, pour moi ; Manon, de Massenet, de 1969, Doria/Vanzo
et Etcheverry à la baguette, tout un programme ; enfin, Brahms, Symphonie n° 4 en mi mineur,
par B. Walter, fin années 50, que je destine à Valérie
(mais sera-t-elle sensible à ce type de présent ?)...

 

Journée relativement belle. Me suis levé tôt.
F*** s'est décommandé pour son cours de piano.
Suis allé faire quelques achats.
De l'après-midi n'ai pas bougé.
Puis ai passé la soirée chez N*** et R***.
Avons joué. Suis rentré tôt.

 

Tout à fait à la gauche du bureau, pendant de la lampe à abat-jour qui à droite m'éclaire,
se tient le globe terrestre de mes sept ans. Je l'ai « récupéré » il y a peu chez mes parents...
Comme sur toute carte, les pays sont coloriés différemment.
La première chose qui frappe immédiatement, c'est la prédominance du vert à travers le monde.
La France est du même vert. Au début, l'on trouve ça bizarre. Puis on comprend mieux
lorsque l'on sait que ce globe est de 1960... Une autre chose me frappe à chaque fois que je le regarde,
c'est la dimension de la France. Elle me semble exagérément grande par rapport au reste de l'Europe :
on ne voit qu'elle. Je suis persuadé qu'elle a été intentionnellement surdimensionnée
(mais peut-être est-ce une des vertus du vert de gonfler, d'enfler, de boursoufler).

 

Grenier, 15 h 30. Je n'ai pas repris le travail. Samedi, dans la journée, fortes douleurs dans le dos qui m'ont particulièrement perturbé durant la partie de tarot. Aussitôt rentré, je me suis couché. Ça s'est apaisé. Mais ça a repris le lendemain, dimanche que nous devions passer chez Annie, à Merlimont, avec ma mère. Malgré tout, nous y sommes allés. Douleurs toute la journée. Ce matin, de même. Appel du médecin ce midi : colonne vertébrale, douleurs de type musculaires à la cause inconnue. Je reprends jeudi, normalement. J'ai un mal fou à faire quoi que ce soit...

 

Lu dans Inrockuptibles 18 et 19, deux articles tout à fait intéressants
sur Marc Petit, d'une part, Annie Le Brun, d'autre part.
Intelligence et distance, et une certaine clairvoyance pour le premier. À suivre...

 

Belle journée, malgré tout, hier, particulièrement pour ma mère qui a eu cette formule touchante au retour : « J'ai été si heureuse pendant cette journée que j'aurais voulu que les aiguilles s'arrêtent... » Ma mère qui, c'est à n'y pas croire, a un moral extraordinaire. Je ne l'ai jamais vue comme ça de toute ma vie. Elle ne cesse de répéter : c'est trop de bonheur, je n'y crois pas,
ça ne va pas durer... Elle a toujours ses douleurs dorsales, mais ses crises d'angoisse, qui détruisent sa vie depuis près de trente ans, ont complètement disparu. Le responsable ne peut être que le patch de morphine qu'on lui applique depuis plusieurs semaines pour ses douleurs dorsales. Euphorie totale ; elle pète le feu. Pourvu que ça dure, effectivement. Qu'elle ait au moins quelques années de répit, de vie après toute une existence passée dans la souffrance...

 

Belle journée.
Aprés-midi passée chez ma mère dont c'était l'anniversaire.
Soirée passée chez M*** avec B***.
À Wazemmes, suis tombé sur S***.

 

Saisie directe, toujours... Soirée et nuit d'hier pénibles du fait de la douleur,
plus forte que les jours précédents. Aujourd'hui, il est 14 h 00,
c'est relativement calme. Quelques poussées de temps à autre,
mais ça va, je peux travailler un peu...
Je constitue le Livre de juillet, gros boulot.

Livres : Le Palace, Claude Simon ;
La Lanterne sourde
, Jules Renard ;
Le Bateau-lavoir, Jeanine Warnod.

9 h 30, grenier. Je n'ai pas repris. Rien ne va au niveau de mon dos. Extrêmement douloureux, proche de l'insupportable. Il n'y a que la journée que cela va un tant soit peu ; puis, en fin d'après-midi, tout revient en masse, la douleur jusqu'aux premières heures de la nuit. J'ai cette très désagréable impression de me retrouver six ans en arrière à l'époque de mes crises lombaires et cervicales à n'en plus finir, prostration dans le canapé devant un écran de télévision qui était la seule chose qui m'était permise de « faire ». C'est le cas depuis lundi : soirées devant l'écran. Que faire d'autre ? Du moins cela a-t-il le mérite de me permettre de résorber mon retard en matière de cassettes vidéo... Faible consolation...

13 h 00, le grenier. Ça va mieux, je vais bien. Hier, pour la première fois depuis dix jours, je n'ai eu mal nulle part. J'ai véritablement eu l'impression d'une renaissance. Sommes allés fêter ça dans un restaurant médiocre de Wasquehal...