Passage chez Maxi-livres, soldes à 10 F. J'en ai prélevé sept livres...

 

Ennuis digestifs, troubles divers toute la journée.
Foie, pancréas, estomac. Et douleurs aux mains, aux bras.
Circulation sanguine déficiente... Rien ne va plus...
C'est l'âge. Je suis inquiet...

Ai été manger au restaurant avec ma mère. Depuis la disparition de ses crises d'angoisses, elle revit. Un moment, alors qu'un animateur et le patron de la pizzeria chantaient, elle a pleuré.
Elle a simplement dit : « C'est trop de bonheur... »
Quant à moi, je traîne ma carcasse d'un bout à l'autre de la journée en essayant de faire bonne figure...

Suis passé chez M***. C*** m'a remis une copie
de La Sonate au clair de lune pour P***.
Suis allé voir F*** à l'hôpital. Puis suis rentré.
Ai passé beaucoup de temps sur une petite fugue de Bach.
C'est très beau...

Me suis mis aussi à la lecture de l'alphabet grec,
en préparation de la rentrée : grec avec J*** et F***...

 

3 h 00. Paf !

 

Pas de puces aujourd'hui. Trop chaud, pas envie,
et diverses choses à faire, dont la rédaction de la semaine.

 

Belle journée de soleil qui s'annonce...

 

Hier, puces à Marcq, puis à Comines, durant six heures.
Quelques livres rapportés (à détailler).

Il y a trois ans aujourd'hui, j'invitais S*** pour la soirée, rue Manuel à Lille...

 

Je me regarde dans la glace :
je trouve que mon visage accuse
de plus en plus mon âge.
De plus en plus j'ai l'air d'un nomme.
Cet aspect de maturité m'effraie...

 

En lisant, quoiqu'il n'y ait aucun rapport, m'est venue une idée concernant le problème des oiseaux qui se noient dans le bassin. Il y a longtemps que je cherche le moyen de construire une berge artificielle, ne serait-ce que pour qu'ils puissent s'y diriger et y grimper en cas de pépin. Comment faire ? comment procéder de sorte à ce qu'elle soit fixe et mobile à la fois (c'est-à-dire qu'elle suive le niveau) ? En fait, c'est tout simple. Il y a tout un lot de planches près de la serre. Elles font 2,26 m de long sur 22 cm de large. Chaque côté de l'île doit faire un peu moins de trois mètres. Il suffit donc de percer un trou au centre de la planche, d'y attacher un fil, de positionner la planche contre le bord de l'île et d'attacher le fil à la berge en laissant un rien de mou au cas où. C'est tout simple, il faut dix minutes. Bravant la chaleur, je m'y suis mis, et dorénavant il y a quatre planches de plus dans le bassin.
Si ça ne suffit pas, j'en rajouterai, dussé-je en mettre tout autour...

 

(Qu'est-ce qu'un nomme ?)

 

Après-midi passé avec T***. Avons répété un lied de Wolf. Palpitant. Nous nous revoyons la semaine prochaine pour la suite, puis un chant de Fauré !... Expérience nouvelle très intéressante...

 

20 h 00. Rien à dire sur la suite de la journée d'hier qui a été en tous points déplorable. J'ai tenté de taper quelques pages du journal, les fameux additifs à la première partie. Mais sans grande conviction. Ça m'a abattu plus encore. La soirée, je l'ai passée accroché à la cigarette et à la vodka...

 

Midi : rencontre avec Philippe C*** sur l'escalier roulant à V2. Plus de dix ans que nous ne nous sommes vus. La dernière fois, c'était lorsqu'il habitait Arras (route du retour jusqu'à Marcq, au petit matin, seul, avec je ne sais combien de grammes dans le sang).
Il habite Villeneuve, près de chez Pierre et Hervé. Il est en convalescence
suite à une tumeur au cerveau. Il me parle des séquelles, de ses difficultés à réfléchir,
à se concentrer ; à penser, simplement. Il est suivi de près ; pratique des « sports cérébraux », mots croisés et assimilés. En silence, je frémis... Il a quelques traces d'âge sur le visage, mais dans l'ensemble il n'a pas changé. Quant à moi... « Tu me parais plus jeune
depuis la dernière fois, » me dit-il à un moment donné. « C'est la première chose qui m'a frappé quand je t'ai vu... Tu as pris un coup de jeune. » Il rit, tandis qu'au fond de moi une fibre particulière s'agite frénétiquement...
Nous avons pris un verre sur le pouce, il était pressé, je ne pouvais trop tarder.
Je lui remets la carte du Lys, il me donne ses coordonnées.
« On se contacte.
– D'accord, on se contacte... »
Va-t-on se contacter ?

 

13 h 00 : mon état général empire. Je crains je ne sais quelle maladie...

 

* NOTES :
sur la « table de travail » des Revox, un petit carnet. Auquel je ne prêtais plus attention à force de le voir là.
J'y ai découvert des notes curieuses, dont un énigmatique (que je vais m'empresser de vérifier) :
« Pour Léo
® Oscar Wilde The Canterville ghost p. 306 ¯ ... »
Il s'agit certainement du Léo de La Barge. Je vérifie la référence à Wilde...
et n'y trouve rien qui puisse justifier une note, à part le rapport Américains/Anglais,
dont Wilde dit : « [...] we have really anything in common with America nowadays,
except, of course, language. »

En effet, Léo pourrait bien utiliser cette citation. Mais, bon...

Puis, plus intéressant :
« Transparence
® voir à travers ® paroi, écran, d'où obstacle.
S'il y a vision, il n'y a pas toucher, ni accès. L'air n'est pas transparent.
On ne voit pas à travers mais
dedans
Þ IMPARENCE...
Breton :
“ le plus grand ennemi de l'homme, c'est l'opacité. ”
Le contraire d'opaque est-il “ transparent ” ? »

retour