Ai vu L'Été en pente douce
tout à l'heure.
Avec un certain plaisir.
Et Pauline Laffont.
Quelle paire !
Sais-tu combien d'auteurs sont
passés à Ex-libris en trois ans ? 547...
Dommage que tu ne l'aies pas su plus tôt, tu aurais gagné des « livres et des
tee-shirt » sic Poivre d'Arvor qui n'est décidément n'est qu'une
lamentable lavette. Je le plains de tout mon cœur : extrait de l'interview avec
Duras :
elle : Je vous aime bien.
lui : ?
elle : Si, si, vous êtes là tout emmerdé, ça me plaît bien...
lui : ?...
le emmerdé est véridique.
Et pour terminer, sais-tu combien il y a eu d'étrangers à Ex-libris en
trois ans ? Cent !... Comme c'est curieux, c'était justement la centième, pour
laquelle Antoine Gallimuche, dixit Céline, s'était déplacé en personne, pas
moins !
Mais là tu n'aurais rien gagné, car c'était juste pour la pub'...
À l'instant où j'écris, ça va. Je viens de terminer mes premières petites pièces pour guitare seule qui, ma foi, ne me semblent pas trop mal. Je me demande si ça lui plaira.
À midi, je commençais l'impression de La Tache et du bulletin NS2. À 15 h 00, j'avais terminé. À 16 h 00, commençait la troisième journée Tartes chez ZITA. J'avais promis à Nathalie de passer. J'avais le temps d'agrafer, de plier et de massicoter. Je suis passé à l'appartement. Dans les trois premières pièces, il ne reste plus que le piano – qui par ailleurs partira jeudi. Dans le salon, reste les cadres, le sofa, la télé, la table, les fauteuils. Bref, tout sauf le buffet et le coffre ; je tenais à ce qu'il reste une pièce « habitée » avant le déménagement final, soit le 14 juin. La cuisine, la chambre et la salle de bains sont intactes. Je m'installe donc sur la table de la cuisine. Au bout d'un quart d'heure, la porte d'entrée s'ouvre : entrent Valérie, suivi d'un type que je ne connais pas, puis d'une fillette, et enfin de Mathieu. Pas de surprise : j'avais laissé les clefs à Valérie pour le week-end afin qu'elle puisse faire quelques travaux si elle le désirait. Mais surprise un peu tout de même, partagée : elle ne s'attendait pas à me trouver là, j'avais oublié qu'elle possédait les clefs. Ils sont armés de matériel type pinceaux, peintures, rouleaux. Nous nous saluons, puis ils se mettent à leur tâche, je reviens à la mienne. Mais très vite, c'est comme si je n'étais pas là, comme si ce n'était pas eux qui entraient chez moi, mais moi qui m'étais glissé chez eux. Je ressens un malaise, comme un sentiment de dépossession...
La tarte est délicieuse, m'a
affirmé Susan
en finissant le quartier que je lui avais apporté...
Il pleut... Aujourd'hui, 3e
représentation de ***.
Je suis dans le même état de tension qu'hier...
Du jardinage, dont six brouettées de saloperies que j'ai transbahutées jusqu'au bout de la rue ; de la rédaction machine ; de l'effort vain sur SdeF, c'est bien tout pour aujourd'hui... Mine de rien, le mot jardinage – ou autres de même tonneau : binette, bêche, sarcloir, faucille, herbe, tondeuse, hache, brouette, râteau, semis, ortie... – revient souvent dans ces pages. Je n'aurais franchement pas cru, il y a un an, y être si souvent aujourd'hui...
J'ai la ferme intention de passer la journée de demain collé à la machine. Quelques gouttes de pluie – ou du froid, à la rigueur – seraient les bienvenues, la tentation de mettre le nez dehors plutôt que de le laisser enfermé est décidément trop forte...
J'ai rêvé d'elle. Au lever, rien n'avait changé, et tout le reste de la journée a été identique aux jours précédents : pas un instant sans y penser. J'ai passé toute la matinée à imaginer une suite entièrement centrée sur la musique : la composition des pièces, la proposition des cours, et j'en suis arrivé à cette conclusion que cela pouvait être une excellente solution. En fait, la seule solution imaginable, et mettant de côté G*** que j'ai décidé de considérer comme quantité négligeable, je me suis dit que l'important était de continuer, que l'important avant toute chose était de la revoir. La revoir, l'approcher, la regarder de près, lui parler, mieux la connaître, et, peut-être, en définitive, en reviendrais-je au point de départ et la considérer, la voir comme pur objet de contemplation...
Il n'est pas impossible que la lecture de demain rompe définitivement le charme. Il n'est pas impossible non plus qu'elle confère à cet amour impalpable et irrésolu sa véritable naissance...