Grand vide. Je suis mal. Je suis triste.

 

Je remplis mon journal.
Son
journal !
J'essaye de lire.

 

À 16 h 00, dentiste.
Je me promène dans la ville.
La goûte, la savoure. J'aime Lille.
Comment ai-je fait pour tenir si longtemps loin d'elle ?

 

(En rentrant, je tombe sur J***-Y*** et A***,
chez le boulanger du coin. Nous prenons un café à ***,
au coin de la rue des Postes et de la rue des Pyramides...)

Il est 19 h 15. Je vais passer quelques coups de fil...

Je vais mieux.

 

 

Cinquième jour, et rien n'a changé. Cinquième jour, et je viens d'avoir treize ans...
Je pense être un peu détraqué. Pas fou, mais détraqué. Tout au long du jour, je suis comme plongé dans une sorte d'étourdissement, de vague brume dont la seule silhouette perceptible est la sienne – je commence à perdre son visage, à ne plus pouvoir le reformer, et il me faut reconstituer des moments pour y parvenir. Puis, le soir arrivé, ce soir, en l'occurrence, la clarté se fait, l'effet se dissipe, et petit à petit la vraie nature du charme apparaît : il est factice. Petit à petit, les choses se remettent à leur place et je me rends compte que je suis détraqué. Soit : que j'invente, je fabule, je me forge de toutes pièces cette séduisante figure qui, au bout du compte, a plus à voir avec une sorte de cafard qu'avec une authentique imprégnation...

 

9 h 30 : il fait soleil...

Vide, lassitude.
J'erre dans l'appartement...

Ce soir, cours de piano : R***, puis L***.
Cette perspective m'accable : je n'aime pas donner des cours.
Ce n'est pas pour moi...

 

Au soir, sortie avec J*** et J***.
Restaurant.
Puis ***. Vodka.
Je rentre un peu saoul.

 

 

Petite incursion rapide en cette Ste Gisèle... Quelques notes pour signaler, après quatre mois de reprise du tabac (re-prise !), quatre mois assez malheureux dans la mesure où jamais à aucun moment je n'ai su me décider entre l'arrêt total et la reprise normale, sans restrictions, ni concessions, ni questions, dans la mesure de même où la quantité de cigarettes fumées ne change en rien les effets sur mon organisme, soit : néfastes ; pour signaler donc ma décision d'un second arrêt (lourd !)... Elle prend effet le lundi 3 mai. Hormis une seule cigarette, fumée cette nuit vers deux heures, cigarette-test qui eut de même pour but de lutter contre le sommeil (non ! pourquoi cette précision fausse ?), je n'ai, par voie de conséquence,
pas fumé...

 

Ma décision semble ferme et irrévocable. Cependant, j'y sens une certaine faiblesse ;
une voix lointaine qui susurre que je ne le veux pas vraiment (à preuve, hier !).
Je ne reprendrai donc pas le Journal du tabac, ainsi que je pensais le faire lundi...

 

 

La bande pour Bakou (À la recherche de l'A) est achevée. Je ne suis pas vraiment satisfait. J'ai l'impression de quelque chose de bâclé, sans grande cohérence. J'ignore toujours la date de l'exposition.
J'ai comme l'impression que l'affaire ne se fera pas...

 

10 h 00. Grisaille, pluie. C'est à désespérer...
J'ai la gueule de bois.
J'ai rêvé de Pascale, ma belle docteresse de B***.
Et du « chapeau de Zozo »...

 

Mardi, je me suis enfin décidé à aller à la piscine, suivant en cela le conseil de Pascale qui affirme que la natation peut me faire le plus grand bien. Nous sommes allés à celle que l'on voit de chez nous, cinquante mètres à tout casser. On dirait une grande baignoire, tant elle est petite. Nous y étions à cinq, en tout et pour tout. Le rêve !...

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