Rêves érotiques cette nuit dont l'héroïne était Brigitte. Tiens donc ! Il y avait Susan et moi, et donc Brigitte dont nous faisions la connaissance (sorte de voisine, me semble-t-il), Brigitte déjà vieillissante, que mon profil intéressait ; vieillissante et que je trouvais pareillement excitante. Je ne me rappelle pas s'il y a eu « concrétisation » ou non. Il n'empêche qu'elle m'a accompagné toute la nuit. À maintes reprises, je me suis réveillé avec son image dans la tête. Par simple expérience, je me suis concentré sur cette image ; l'une d'elles, où elle m'engloutissait de ses lèvres déjà relâchées, m'avait particulièrement excité.
Je pose le coffret sur le
comptoir.
La caissière l'agrippe, et surprise par le poids :
« C'est lourd, l'histoire du cinéma, » fait-elle.
L'instant d'avant, je lui trouvais beaucoup de charme...
Ai travaillé au Site novembre aujourd'hui. Puis passage aux Lisières pour la photo de Claire. Qui s'y est opposée au départ, mais finalement s'y est prêtée avec beaucoup de facilité. Ai fait un petit tour dans la boutique en quête d'idées de cadeaux pour les enfants. Ai acheté le Malevitch, puis Un autre moyen-âge de Le Goff pour Susan... Neige dehors. Abondante. Ai mis plus d'une heure pour arriver chez Jean pour le cours latin/grec. J'avais rendez-vous chez Françoise pour les photos. Que j'ai dû annuler, que j'ai reporté à demain.
(Roubaix sous la neige, étrangement belle. Réussite de même pour les décorations des fêtes de fin d'année : la Mairie en couleur verte, qui a l'air d'être de Prague et d'un autre temps ; l'église enrubannée ; les trois cônes blancs lumineux gigantesques qui marquent trois points du centre ville.)
Passage chez Françoise. Photos. Pinot noir. Françoise me parle de Gérard Blain, débat suite à Pierre et Djemilah : repoussant, ignoble, infect bonhomme. « Comme s'il faisait tout pour emmerder le monde et se faire détester... » L'idée du film-testament (Ainsi soit-il) m'est revenue à l'esprit. Je lui en ai parlé...
Noël approche. Bizarrement, ça ne m'agace pas. Je cours les magasins acheter des cadeaux. Peut-être est-ce l'existence de la nouvelle famille dont je fais partie qui me pousse à l'indulgence et à la clémence (je me demande si ce n'est pas la première fois de ma vie que j'emploie ce mot...).
(La célébration d'un
anniversaire, c'est fêter la coïncidence de deux dates.
Il ne peut y avoir de coïncidence dans l'horizontalité :
le temps est vertical.)
Petit saut rapide à Bruxelles cette après-midi. Susan désirait faire des emplettes chez Pêle-Mêle. Mais auparavant, un café et des pâtisseries chez Christian's, avenue Anspach. Saut ensuite au bouquiniste La Découverte qui existe bien encore, contrairement à ce que nous pensions. Pas grand choix ; j'y ai juste trouvé un curieux Sternberg illustré par Siné chez Minuit. Chez Pêle-Mêle, ce fut fort différent : une vingtaine d'ouvrages à nous deux, dont pas mal de petites choses. Pour fêter ça, une bière au Cirio, puis une collation. Je commence à préférer cet endroit au Métropole, d'autant que j'y ai cette fois découvert les toilettes. La cuvette, tout d'abord, summum de la modernité avec son extraordinaire système de désinfection, qui m'a laissé tout simplement ahuri : un petit bloc qui s'extrait de la cuve de la chasse, prend appui sur la lunette qui se met alors à effectuer un tour complet sur elle-même comme un ruban fait d'une matière vivante. Mais il reste les urinoirs, comme un clin d'il d'antiquité, à la masse phénoménale, châsses sculpturales qu'on dirait prélevées d'un temple grec. De même, je les ai longuement contemplés en me demandant comment on pouvait s'y loger pour y pisser...
Yanus !
Julia m'a donné un beau dessin...