Son changement d'attitude correspond à mon changement d'attitude, à mon rapprochement, net et lisible. Il y a ses regards le jour du concert, il y a son regard le soir de sa visite, il y a ses regards, son sourire, la scène du plateau et son dernier regard au vernissage. Mais, comme une fausse note, il y a son comportement lors de ma visite à R***... Elle a dû recevoir le livret et en avoir donc lu la dédicace. À la fin de la semaine prochaine, je vais lui porter le texte de la conférence, enfin achevé...

  

Je relève dans A pictorial history of love de Paul Tabori, la fascinante toile de Rossetti, sans titre indiqué, représentant Dante voyant Beatrice pour la première fois. Fascinante de par sa composition, mais aussi et surtout, et c'est bien ce détail qui aussitôt m'a attiré, frappé, par la présence de la seconde compagne de Beatrice dont l'ingénuité de la posture et la sensualité des formes sont proprement sidérantes... D'emblée, elle accapare la première place, reléguant dès lors Beatrice au rôle de comparse sèche et un peu fade plutôt que de femme convoitée ou convoitable. À ce point qu'au premier regard, c'est en elle que j'ai vu Beatrice, elle qui, à l'image de la seconde compagne au second plan, regarde Dante, Beatrice se contentant simplement (obstinément ?) de fixer froidement un point devant elle ; elle que pourrait regarder Dante dont l'œil est posé sur le couple qu'elle forme avec Beatrice. Beatrice qui, avec la seconde compagne, affiche une mise sage et floue, tandis qu'elle, en reine, souveraine de la toile, expose ostensiblement la rondeur de son ventre et de ses seins sous un fin tissu dont le drapé, plus bas, souligne parfaitement son bas-ventre et sa jambe droite. C'est une figure d'exposition, d'exhibition ; de quasi-lascivité. Et c'est elle seule qui véritablement regarde Dante. Où peut donc se trouver cette toile ?

 

En passant, je l'ai regardée, puis, l'ayant dépassée, j'ai suivi sa disparition progressive dans le rétroviseur. J'espère que je serai en meilleure forme samedi prochain...

 

J'ai entre les mains le premier volume de Histoire de ma vie chez Bouquins/Laffont.
Je viens de l'entamer.
J'ai l'intention de le lire le plus lentement possible...

 

Soleil. Une très belle journée qui s'annonce.
Je rends visite à ma mère, comme tous les quinze jours. Après, travail.
J'ai beaucoup de retard. Je m'aperçois avec une certaine inquiétude que mon journal accuse des manques. C'est dommage car j'aurais eu beaucoup de choses à dire concernant ces dernières journées. Je vais tâcher d'être plus régulier...

 

Emploi du jour :
lever 10 h 00, petit déjeuner, puis jusqu'à midi lecture dans la véranda (ah, les belles grappes !) ;
de 12 à 13, visite chez ma sœur ;
de 13 à 14, rédaction au propre de la journée d'hier ;
de 14 à 15, marché aux puces ;
de 15 à 16 h 30, piano ;
de 16 h 30 à 18 h 00, jardinage (!) ;
de 18 h à 20 h 00, visite de ma sœur...

 

[...] Rezvani.

 

À moi, Casa !

 

Ce matin, a commencé le grand voyage !...

 

(Dans quel musée peut bien se nicher la sensuelle compagne de Beatrice ?...
Pas à la Tate, en tout cas ; ni à la National Gallery ; j'ai vérifié. Ou alors ?)

  

Soleil toute la journée, mais air très froid.
Ravissement tout de même.

 

Cours à M*** qui pleurait lorsque je suis arrivé. Réprimande de ses parents.
Il n'a pratiquement pas desserré les lèvres. Il était encore plus « évaporé »
qu'à l'accoutumée. Je me demande si ce gamin n'aurait pas un problème de quelque sorte...

  

Passage de N***, toujours aussi belle...

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