J’ai passé quasiment la journée d’hier au débarras de mes affaires du débarras pour les transférer dans mon bureau. Ça n’a pas été facile, mais j’ai réussi à installer le meuble à étagères et à y entreposer la totalité de mes manuscrits et ramettes de papier. Faisant cela, je me suis posé pour la énième fois la question de la sauvegarde de toute cette masse de papiers. À quoi sert-il de conserver toutes les chutes de mes livrets, imprimées et qui ne portent qu'un ou deux mots manuscrits ou quelques croquignols ? Mais je me la ferais plutôt couper en rondelles que de m’en séparer. Au fait, je l’ai achevé. Flou, brume, j’ai été suspendu à un nuage (et non par le prépuce à un crochet) lorsque les derniers mots sont apparus. J’aime beaucoup ce texte, son ton, son écriture et je vais me dépêcher d’aller chercher d’autres textes de ce Saer-là, peut-être en espagnol et qui sait, peut-être à Buenos-Aires qui tout à coup me semble attrayante. Nous en avons parlé, du reste, à La Ressource où elle m’a emmené. Pas de Saer, mais de Buenos-Aires. Je lui ai dit que je commençais à hésiter car à l’époque de mon cadeau, c’est-à-dire y aller en classe affaires, il n’était pas encore question d’Odin ni du toit. Mes économies commencent à baisser (pour une fois que j'en ai). « On n’est pas obligé d’y aller en classe affaires », m’a-t-elle dit. « Pas question. Et nous irons, puisque j’ai promis. » S’en sont suivies quelques mentions à l’argent qui ont failli nous faire de nouveau basculer dans une querelle stupide. On ne devrait jamais aborder ce genre de sujet au restaurant.

 

31 janvier 2011