Je ne suis pas sorti. Je m’étais dit qu’une fois la dernière bouchée avalée, je mettrais mes chaussures et sortirais. Mais mes chaussures ou mes bottes ? La marée est à son point le plus bas et, comme il y a des lustres que je n’ai pas arpenté la plage, il serait peut-être « préférable » de mettre mes bottes. Puis le jour a commencé à décliner, je me suis demandé combien de temps il restait avant que le soleil ne disparaisse et ai jugé qu’il était trop tard. J’ai fait la vaisselle, me suis aperçu qu’il faisait encore clair, qu’il n’y avait pratiquement plus personne sur la digue et la plage, et qu’il était peut-être encore temps de sortir pour une demi-heure, voire une heure. Mais d’ici la vue était belle, l’air doux, j’ai pensé à Shimazaki et il aurait été agréable de l’achever dans la loggia. Alors, une fois la vaisselle faite, je me suis installé dans la loggia, y ai achevé Wasurenagusa, mais tout en me demandant si je ne devais pas plutôt sortir. C’est dans ce combat entre le sable arpenté et la vue sur l’horizon que je l’ai achevé. Qu’en ai-je dit il y a deux mois ? Ne reste plus que Hotaru que je vais découvrir puisque je ne l’avais pas lu…
17 avril 2022