C’est un peu gris que j’ai fait la vaisselle puis rangement et nettoyage. Il était à peine minuit : trop tôt pour se coucher, trop tard pour entreprendre quoi que ce soit. Je me suis finalement mis au lit avec Sollers, poursuite de ses aventures en l’an 1998 qu’il a passé en partie à écrire Casanova l’admirable. Pour le reste, je note que c’est un lève-tôt et qu’il n’écrit qu’à la main (ma honte à l’idée que depuis septembre je n’utilise plus que le clavier). J’ai le vague souvenir de son passage à la télé à ce moment-là, un journaleux quelconque s’étonnait qu’il n’y parle pas davantage de lui, que ça ne soit pas intime. Il avait ri. « Pourquoi faire ? Quel intérêt ? » Quel intérêt, sans doute. Je compare évidemment ce type de journal « classique » avec les miens qui le sont moins, encore que je m’aperçoive que Lustre dans son ensemble ne sera pas bien différent, pas bien éloigné de cette ligne conventionnelle. Ça me rassure, d’une certaine façon ; ça m’inquiète aussi. Lorsque je lis Lustre (le II, par exemple), je reste confondu, je le trouve sans le moindre intérêt (puisqu’il est classique) et me dis que c’est une régression, une sorte de retour au point de départ. Je prends tout de suite après celui de Sollers et la lecture de cette convention dans la mise en forme et sa rédaction (encore qu’il soit évident qu’il s’y amuse, joue le jeu de ce journal commandé) me conforte dans l’idée que je peux bien aussi commettre ce type d’écrit, d’autant qu’il s’agit aussi d’un jeu, et, d’une certaine manière, d’une commande. Quoi qu’il en soit, Est ouest me plaît toujours autant, malgré ses imperfections, et quoiqu’en dise Éléonore...
25 décembre 2006