Rien de bien différent de ses autres productions. C’est tout aussi instructif, intéressant, intelligent, séduisant, agaçant. Bach, Beethoven, Vivaldi ; je devrais lui envoyer Schnittke, Beefheart, Alboth, Frith, Zorn ; n’écouter que de la musique dit grande, ne peut qu’être le fait d’un esprit réactionnaire. C’est aussi l’aveu d’une impuissance à écouter et à admettre d’autres sons. C’est donc bien une réaction. Aimer (écouter) Bach sans admettre les autres sources sonores de l’univers, c’est avoir une position. Écouter (aimer) la musique, ce n’est pas une position, c’est un état. Bach n’a aucune validité sans Feldman, Scelsi, Ligeti, Kagel, ni même les précités, ni toutes les autres musiques qui ont un caractère d’authenticité (à revoir). Il rit de Stravinsky quand Stravinsky dit que Vivaldi a toujours écrit le même concerto. C’est pourtant vrai. Pas parce que Stravinsky l’a dit, mais parce qu’il suffit d’un minimum d’acuité, d’attention et de sensibilité musicales (et pas forcément de technique ou d’apprentissage) pour s’en rendre immédiatement compte. Idem pour Mozart, Haydn et consorts qui, mais combien de fois l’ai-je déjà dit ?, ne sont jamais que d’aimables ouvriers. Il est difficile de prouver le contraire...

 

13 décembre 2006

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