Qui est qui ? Qui est le miroir, et donc, le reflet de l’autre (Chantre, quel beau nom, n’est-ce pas ?) ? Qui regarde l’autre, qui singe l’autre ? Qui est-ils ? et il est vrai qu’à de nombreuses reprises, je me suis surpris à ne plus savoir, et même à ne pas même me poser la question et lire en m’apercevant tout à coup que j’étais dans l’un alors qu’il s’agissait de l’autre ? Sollers-Chantre. Ils ne se parlent pas, mais (?) c’est comme si chacun parlait à soi tout en ayant en face le visage de l’autre. Ça va, ça déferle, ça brille et, souvent, ça pontifie, et puis ça congratule avec, je le vois, le petit sourire crispé de celui qui se fait prendre un peu plus de place qu’il ne le voudrait (qu’il ne l’aurait voulu). Ça étale, et souvent ça étale tant que ce n’est pas de deux êtres qui se parlent qu’il s’agit, mais de deux machines qui, bon gré mal gré, cohabitent ; ou alors, il s’agit de la même machine qui se cohabite en une sorte de schizophrénie endiablée et frénétique. Ce n’est pas inintéressant, pour peu que j’accepte de ne pas m’arrêter et de simplement de me laisser aller. C’est du texte à se laisser aller et ne restera que ce que pourra…

 

28 avril 2003