L’homme de tous les quinze jours. C’est ce que j’ai décrété dans la voiture en me dirigeant vers Ulysse devant lequel je passe tous les jours, où, chaque jour, je me promets de m’arrêter, et ne m’arrête pas, la fatigue, le manque d’énergie, l’impatience de rentrer. Ce n’est pourtant pas l’envie qui m’en manque, envie plus prononcée depuis le déménagement, depuis l’existence de ce nouveau lieu qui, je dois bien le reconnaître (pourquoi le reconnaître puisque c’est évident ?), est extrêmement accueillant. Alors, l’homme de tous les quinze jours. La dernière fois, c’était il y a quinze jours, précisément, j’étais passé pour une commande et, par la même occasion, j'avais découvert que la librairie faisait nocturne ce jour-là. Je passais pour ma commande, me disais que cela faisait quinze jours, me disais que je n’achèterais plus un seul livre à la Belette, cherchais quels livres récents et/ou neufs je pourrais acquérir, pensais que du fait de sa relative petite taille, Lise (pas elle : la boutique) ne les aurait pas en rayons, qu’il faudrait les commander, puis attendre une bonne huitaine, que cette huitaine pouvait bien se gonfler en quinzaine et que je pouvais, par exemple, établir une sorte de plan de lecture qui consisterait à commander régulièrement des livres que j’irais chercher tous les quinze jours, ce jour-là, par exemple...