« Qui ? » « Eugène Savitzkaya. » Lise se lève, passe dans la première pièce, en revient munie de trois affiches où s’expose (s’exhibe) un slave meurtri et torturé dans toute sa splendeur, édité et soutenu par Minuit qui lui a fait ces belles affiches. « Il passe dans huit jours faire une lecture. » « Tu as de ses livres ? » « Je les ai tous ! » Ah. Je considère ces affiches promotionnelles : Minuit, un Russe caricatural, promotion, tournée dans différents lieux de la métropole. Elle pose quatre livres devant moi. Horace me parle de silences, de blancs, de vides. Je subodore l’expérimental, tique, feuillette. Non. Apparemment pas. Mais je ne peux sortir sans un livre, c’était décidé. « Je ne sais lequel pourrait te plaire », dit Lise. Mais sait-elle ce qui me plaît ? J’en choisis un à cause de son titre : Célébration d’un mariage improbable et illimité. « C’est traduit, au fait ? » Pensant en même temps : « Non, Minuit ne traduit pas. » Non. Il est belge. « C’est un Liégeois », dit Horace. Un Slave pas vraiment slave donc...