Je l’ai entamé ce matin aussitôt arrivé dans ma salle. C’est de l’expérimental, prose poétique, prose prosaïque, entre les Cantiques des Cantiques et Quignard, avec le côté agaçant du second. Je comprends un peu mieux ce que voulait dire Horace par « silences », « blancs », « vides ». Ce n’est pas dans la forme, le visible, mais dans le fond, dans la pensée. J’ai lu une vingtaine de pages, ça m’attire tout de même (et m’intrigue). Le problème, c’est que ça se pose comme neuf (voir les affiches, le battage, l’exotisme des photographies : pas de doute, c’est un écrivain agité pas de chez nous) et ça ne l’est pas. Et puis en lisant, des tas de noms me traversent l’esprit : Faulkner, Simon, Saramago, Stefan, avec d’autres que je ne peux encore nommer et qui n'attendent que de l’être. Bref, il y a un boulevard entre lui et moi, entre les caractères et moi, où des véhicules passent sans arrêt. J’aimerais bien pouvoir traverser…