108 « réalité » « À ses yeux… à venir. »

« À ses yeux, la visée de l’art ne doit pas être l’imitation, et l’auteur a commis une erreur condamnable en écrivant sa pièce en patois nazaréen ou ce qu’il a cru être ce patois, il a oublié que la réalité ne tolère pas son reflet mais le rejette, que seule une autre réalité, n’importe laquelle, peut prendre la place de celle qu’on a voulu exprimer, et ces deux réalités se définissent mutuellement par leurs divergences, s’expliquent l’une l’autre, déchiffrent la réalité comme invention passée et l’invention comme réalité à venir. »

 

155 note traduction

Deux phrases en espagnol cités par Saramago. « En espagnol dans le texte », dit le traducteur. Il traduit du portugais, pas de l’espagnol ; il n’empêche qu’il pourrait faire un petit effort, d’autant que portugais et espagnol sont proches (et il en est souvent question dans le texte) et il y a le réseau, non ? Je vais donc devoir m’y coller : « Escondido desde aqui toda la fiesta he de ver ; pues ya la muerte no me hallara, dos higas para la muerte. » « Caché ici, je verrai toute la fête ; la mort ne me trouvera pas, deux niques pour la mort. » En gros...

 

167 « il plaît aux femmes »

« […] il plaît aux femmes de voir l’homme aimé prostré sur son lit de douleur, de le regarder avec l’inquiétude ou la sollicitude qui donne à leur yeux un éclat particulier, comme si elles souffraient, elles aussi, de la fièvre qui l’affaiblit […]. » Ça dépend des femmes, n’est-ce pas ? Saramago est assez coutumier de ce type de sentences généralistes que je déteste, mais qu’il exprime avec suffisamment d’humour et de malice pour que je les « accepte » – en espérant qu’effectivement il en rit…

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