Parvenue à ce point, elle s’arrête ; puis relit en se demandant si un tel extrait pourrait suffire ; et, dans l’affirmative, s’il ne vaudrait pas mieux en citer l’auteur plutôt que de le taire, ce qui laisserait supposer – le fait de le taire – qu’il est de son cru, de son cru à elle, elle qui les aime trop pour dire, aime trop la fresque, aime trop le peintre pour accepter d’en faire le descriptif, d’en faire l’analyse et l’étude, aime trop pour s’engager dans ce qui, de toute manière, ne peut aboutir qu’à une forfaiture.

Mais laisser penser qu’il est d’elle, c’est avouer la dissimulation, reconnaître la fuite, et pire, miser sur une éventuelle ignorance du lecteur dont par conséquent elle se joue et se moque : c’est une manifeste supercherie. Et proposer comme seule substance de son étude une citation d’autrui – dont elle ne manquera pas d’indiquer l’origine précise et l’auteur, même si la formulation en est maladroite et la syntaxe incorrecte –, c’est afficher d’une manière trop ostensible la légèreté et l’impertinence, voire même la désinvolture et l’insolence : c’est encore, mais vis-à-vis d’elle-même cette fois-ci, une supercherie...