Le fait qu’elle soit l’épouse de Michel ne l’empêche nullement de butiner de droite et de gauche au gré de ses envies (encore que, à proprement parler, il n’y ait rien là de pulsionnel : elle ne cherche pas, ne traque pas, ni même attend : elle n’est qu’un élément du hasard qui fait qu’à un moment ou un autre un homme l’accoste, et son envie, à ce moment-là, n’est qu’une réponse à une décision au départ purement cérébrale). Rien ne l’en empêche, et Michel moins que quiconque : en-dehors de son travail et à l’instar de Laurent, il passe tout son temps devant son écran à fignoler des programmes inédits et à préparer le numéro à venir du PEQ.
Aussi Thérèse va au cinéma, et en en sortant (où jamais elle ne laissera la moindre main ou la moindre bouche la distraire de son attention – du reste, ça ne peut être puisqu’elle ne fréquente que les ciné-clubs et les salles d’art et essai), elle se rend dans un quelconque bistro dans l’attente d’une prochaine séance ou pour compulser avec gravité les programmes des différentes salles et les principales revues de cinéma...