C’est généralement dans ces bistros que les hommes l’abordent ; ces hommes qui, en règle générale, ont peu d’efforts à fournir pour la « gagner » : dans l’immense majorité des cas – et seule une trop grande distance ou un intervalle de temps trop court entre deux films peut lui faire agréer la chambre d’hôtel ou pire, le logement même de l’inconnu –, elle les emmène directement chez elle, là où elle connaît et apprécie chaque chose, là où elle retrouve la bonne rigidité de son lit et est assurée de ne rencontrer personne et de pouvoir, sans honte, ni gêne, ni remords, se donner le cœur et le corps libres dans cette douce sérénité que confère aux âmes telles la sienne la familiarité du logis.

Cinéma et hommes – et parfois cinéma seul, car il serait erroné de penser qu’à chaque film corresponde un homme – : c’est ainsi que Thérèse passe toutes ses journées. Sauf le dimanche, jour du Seigneur ; le Seigneur pour qui elle s’interdit l’image et le commerce de la chair...