Elle rougit de plus belle, malgré le regard perçant que lui lance son mari.

« Si, si, madame Tarasé ! » Il croise le regard de Samson qui semble l’inviter à la modération, l’inciter à moins d’excès dans le mensonge ; puis engloutit le reste de l’infâme chipolata que seule sa faim extrême – mais aussi sa décision d’appliquer la stratégie conviviale, plus propice en l’occurrence à faire se délier les langues – l’oblige à ne pas recracher. « Au fait, monsieur Samson. Je tiens à vous signaler que le petit galopin à ma gauche – Matthieu, c’est ça ? » Il lui pince un peu rudement le lobe de l’oreille.

« Oui, m’sieur.

– que Matthieu donc, a saupoudré votre purée – excellente, au demeurant ! – des cendres froides de votre roulée.

– Si vous croyez que je l’avais pas vu ! »

Sa main part et écrase le nez du petit Matthieu qui se met à pleurer.

« Sassa ! » fait Térésa.

« Ah ah ! » font Maurice et Constant en se tenant le ventre.

Samson échange son assiette contre celle de Matthieu...