Mais voilà, ils seront quatre, et puisqu’ils sont bien élevés, et qu’après tout ils ne se connaissent que de vue, ils s’efforcent de faire bonne figure, puis, s’étant salués et attendant que l’on vienne répondre à leur coup de sonnette, ils se détendent doucement et, au gré des quelques paroles, des quelques regards échangés, commencent à établir quelques pronostics qui, l’un dans l’autre, ne sont pas si défavorables que ça : ils seront cinq à table, et cette autre présence inattendue, inopinée, leur sera peut-être une bonne bouée à saisir dans le cas, à ne pas négliger, d’un attiédissement de la conversation, d’un alanguissement des vibrations ambiantes.

Mais ils ne sont pas encore dans le séjour, et ne savent pas encore que dans quelques minutes tout sera à refaire : l’idée du réveillon en petit comité, d’une part, et l’opinion qu’ils commençaient à se faire de leur hôte, d’autre part, leur hôte qu’ils découvrent en même temps que la prodigieuse table et qui produit sur eux un identique effet : le désarroi et le charme ; puis, alors qu’ils commencent à faire connaissance, l’abandon et la soumission totale à la séduction des deux...