C’est dans la cuisine qu’il le découvre, ou, plus précisément, c’est depuis la cuisine qu’il le découvre alors qu’il y dépose les premiers cartons, sur un plan de travail placé sous la fenêtre qui donne sur la cour et plus loin sur le jardin, le jardin dans un état de complet abandon et au centre duquel se tient l’homme en question.

Roger a envie de demander : « C’est lui le propriétaire ? », ou quelque chose de similaire, mais André est déjà reparti et jusqu’à ce que la camionnette soit complètement vide, pas un mot entre eux ne sera échangé.

Voilà, c’est fait, et Roger éprouve une certaine réticence à prendre congé, comme s’il lui était vital de connaître auparavant ne serait-ce que le prénom de cet homme dont pas même le patronyme ne figure sur le chèque au nom laconique d’une quelconque société. Mais il lui faut bien repartir, c’est ce qu’il fait après une seconde poignée de mains et une banale formule de salutation.

Roger regagne son commerce, tandis que Sylvestre quitte sa station au centre du jardin pour rejoindre André qui l’attend dans la cuisine...