– Et voilà que tu lèves les yeux au ciel ! et que tu hausses les épaules ! et que maugrées, enrages, fulmines, vitupères et maudis ton petit frère que tu voudrais voir en ce moment même à l’autre bout du monde ou je ne sais où ! ton petit frère qui vient t’embêter deux fois par semaine, sans compter les repas du midi qu’il prend avec toi ! Ah, mais quelle engeance, ce petit frère ! quelle...
– Ne dis pas de bêtises. Tu sais très bien que tu ne m’embêtes pas, que tu ne m’as jamais embêtée.
– Alors, pourquoi regardes-tu dans le rue alors que je suis là, que je suis venu te rendre visite ?
– Mais, Sylvain...
– Tu ne vas tout de même pas me dire que c’est une attitude normale ! que c’est tout à fait normal de la part d’une sœur de recevoir son petit frère en regardant dans le rue, en l’ignorant complètement et en n’attendant qu’une chose : qu’il s’en aille !
– Sylvain ! tu n’as pas le droit de dire des choses pareilles !
– Mais je vois clair, Apoline ! Ce n’est pas la peine de nier l’évidence, d’essayer de me faire croire l’inverse de ce que je vois de mes propres yeux. Car je vois bien ton attitude, je vois bien où tu veux en venir ! Et inutile de te rapprocher, maintenant ! C’est tout à l’heure qu’il fallait le faire !...