Parlant de coïncidences, en voici une autre, tout aussi intéressante et qui n’a pas manqué, durant les semaines qui ont suivi, de faire parler d’elle, tant les esprits en ont été frappés et imprégnés, eux seuls qui, par une communication de pensée qui par la suite les reliera tous, ont pu témoigner, et l’attester, en valider l’existence ; car comment autrement aurait-il été possible que chacune des personnes concernées ait été au courant de ce qui aux autres était arrivé ? (À moins qu’elles ne s’en aient été ouvertes, et vu le caractère tout à fait particulier du phénomène, ce n’est même pas à envisager.)
Cela a commencé (mais peut-on parler de commencement lorsqu’il s’agit d’une coïncidence qui, cette fois, de par la simultanéité des manifestations qui la composaient portait bien son nom ?) par Bénédictine qui, suite au bruit d’un violent fracas, s’est dirigée vers la salle de bain d’où il lui semblait provenir. Elle y est entrée, et en effet, c’était bien de là qu’il provenait, il n’y avait aucune doute, et preuves en étaient le lavabo effondré et la jonchée à terre des multiples ustensiles de toilette parmi lesquels Herbert et Irène continuaient à forniquer, comme si de rien n’était, et avec plus de vigueur que jamais... Elle avait le choix entre le rire et la fureur, mais finalement a opté pour la perplexité lorsqu’elle a noté, désignée par l’index de la main droite d’Irène plaquée paume ouverte contre le sol au bout de son bras raidi, la figure familière qu’au hasard de leur chute divers objets avaient parfaitement tracée...