C’est Herbert qui apparaît à la porte que Bénédictine ouvre à la volée suite au coup de sonnette jovial et volontairement agaçant qui l’a interrompue dans l’absorption de son quatrième verre de son breuvage favori et unique qu’avec trop de hâte elle a posé sur la platine laser dont la surface se voit brusquement aspergée.
Herbert est surpris, il ne s’attendait pas à ce que ce soit elle qui ouvre, ne s’attendait pas en vérité à ce qu’elle soit là ; mais pas suffisamment surpris cependant – ou est-ce une surprise qu’il a su rapidement dominer et évacuer ? – pour ne pas se permettre du regard un complet et ostensible déshabillage du corps de Bénédictine qui sans aucun doute le mérite, car plus que jamais elle est splendide.
Il dit :
« Ah, c’est toi ? »
mais de la même façon qu’il aurait dit : « T’es trop, cocotte, va falloir que j’te saute ! » Il lui tend ce que tient sa main droite, une bouteille de champagne, on le devine sans peine, grossièrement emballée dans une feuille de papier journal.
« Je l’ai pris dans la cave de mon père. Il en a des tonnes. C’est un Jack Legras comme on n’en fait plus. Super... »