– Tout d’abord, elle lui a dégagé la poitrine, puis a ouvert sa sacoche. Et c’est à ce moment-là qu’elle a vraiment entendu les paroles d’Aymar, qu’elle a saisi leur contenu. Alors, elle s’est figée, puis lentement a tourné la tête vers celle du type, toujours dans le cirage, puis, tout aussi lentement, s’est levée, est devenue toute pâle et a même dû s’appuyer à la table pour ne pas tomber, puis, brusquement, elle s’est ressaisie, a fermé sa sacoche et avec son ton habituel a dit : “ Il me faut quelques bras pour le transporter jusque dans mon cabinet ! ”... C’était net, péremptoire ; ça n’admettait pas de réplique. On n’a même pas cherché à discuter, et on s’est tout de suite compté : Aymar, ce n’était pas la peine – quoi à lui tout seul, il l’aurait bien porté –, il était trop secoué ; Roméo s’est bien proposé, mais tu connais le gabarit : c’est lui qu’on aurait ramené après ; restait un type que je ne connais que de vue et qui avait aussi assisté à toute la scène, et puis moi...

– Tu veux dire Silvère.

– Oui, si tu veux. Mais c’était comme si c’était moi ; quelle différence ça fait ?... Donc le type et moi ; ce qui faisait un peu peu, et on s’est demandé si on allait y arriver. Et puis Rodolphe est passé, il se rendait à son émission de 9 h 00 ; il était en avance, il n’a fait aucune difficulté pour nous aider...